HCR : élargir son rôle auprès des déplacés internes

L'UNHCR se trouve à un moment critique de ses 54 ans d'histoire. Créé pour protéger les réfugiés, il est désormais prêt à assumer un rôle de premier plan dans la protection des personnes déplacées à l'intérieur du pays.





Le Coordonnateur des secours d'urgence, les chefs des principales organisations d'aide et de développement, les groupes d'ONG et le mouvement de la Croix-Rouge/du Croissant-Rouge, qui forment ensemble le Comité permanent interinstitutions des Nations Unies (IASC)[1], ont assigné le 12 septembre les principaux responsabilité de la protection des personnes déplacées à l'UNHCR. La coordination et la gestion des camps de déplacés internes et des abris d'urgence deviendront également des responsabilités du HCR.



Le nouveau Haut Commissaire Antonio Guterres tient à répondre aux besoins des déplacés internes[2], tandis que la communauté internationale s'est tournée vers le HCR car l'approche collaborative dans sa forme actuelle n'a pas réussi à répondre efficacement aux besoins de protection des déplacés internes. Presque toutes les évaluations des Nations Unies ou indépendantes ont trouvé que la protection était la plus grande lacune dans la réponse institutionnelle internationale.[3] Après avoir visité le Darfour à la fin de 2004, la secrétaire d'État britannique au Développement international, Hilary Benn, a reproché à l'ONU de ne pas protéger adéquatement les personnes déplacées et a appelé à de nouveaux mécanismes pour le faire.



La longue expérience du HCR avec les populations déracinées et son mandat global, englobant à la fois la protection et l'assistance, en ont fait le choix évident pour prendre la tête de la protection. Impliquée auprès des personnes déplacées depuis les années 1970, elle a joué un rôle particulièrement important dans les années 1990 dans le domaine de la protection, que ce soit dans les Balkans, le Caucase du Sud, la Colombie ou le Sri Lanka. Walter Kälin, le représentant du Secrétaire général des Nations Unies pour les droits de l'homme des personnes déplacées à l'intérieur du pays, a soutenu l'engagement du HCR encore plus. Dans le RMF 23, il a noté que : … le HCR est l'organisation avec le plus d'expérience et de capacité pour protéger et assister les populations déplacées par les conflits armés qui sont dans des camps ou pour organiser des retours de personnes déplacées… il est difficile de comprendre pourquoi il ne devrait pas y avoir au moins un présomption que le Haut-Commissariat aux réfugiés devrait assumer la responsabilité dans de telles situations.[4]



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[un] www.humanitarianinfo.org/iasc



[2] Conférence de presse du Haut-Commissariat pour les réfugiés, Service d'information des Nations Unies, Genève, 21 juillet 2005.

[3] Commission des droits de l'homme des Nations Unies, Rapport du représentant du Secrétaire général sur les personnes déplacées à l'intérieur du pays, Francis M Deng, UN Doc.E/CN.4/2004/77, 4 mars 2004, paras. 24-33.



[4] www.fmreview.org/FMRpdfs/FMR23/FMR2301.pdf